L’Université McGill songe sérieusement à acheter l’hôpital Royal Victoria pour en faire un édifice dédié à l’enseignement des sciences de la santé. Une entente n’a toutefois pas encore été conclue, car le projet devra être financé par Québec.
«McGill a été fondée il y a 200 ans et nous planifions l’avenir pour les 200 prochaines années à venir, a expliqué Olivier Marcil, vice-principal aux communications et relations externes de l’Université. Le Royal Victoria est déjà entouré par des bâtiments de l’Université McGill, l’architecture est la même et les deux établissements ont des liens historiques avec les mêmes familles… Dans ce contexte, il serait irresponsable de notre part de ne pas évaluer cette opportunité.»
Les activités du Royal Victoria déménageront sur le site de la gare Glen en 2015, où le futur mégahôpital du Centre universitaire de santé McGill (CUSM) est en train d’être construit. En mars, le CUSM a décidé de se départir de son édifice principal, n’y trouvant aucune utilité pour son avenir.
L’hôpital Royal-Victoria a ouvert ses portes en 1893. Il a été construit grâce à un don de 1 million des riches hommes d’affaires Lord Strathcona et Lord Mount Stephen, pour célébrer le 50e anniversaire du règne de la reine Victoria.
L’édifice, doté d’une architecture magnifique, est aujourd’hui vétuste. La transformation des locaux nécessiterait des investissements importants.
Le Royal Victoria est classé comme un bâtiment à vocation institutionnelle. Ce qui en fait un choix logique pour McGill, affirme M. Marcil.
L’édifice est situé dans la zone patrimoniale du mont Royal, en plus d’être officiellement classé comme tel. Le futur acheteur est donc limité dans ce qu’il voudrait faire avec les lieux.
Le plan d’affaires de McGill pour l’achat et la transformation des chambres d’hôpital en salles de classe et en lieux de recherche n’a pas encore été élaboré. Le projet dépend du gouvernement provincial, qui finance le coût des infrastructures en éducation. McGill espère avoir l’appui de Québec. Si le scénario va de l’avant, l’Université songe déjà à se départir d’immeubles plus petits et éloignés de son parc immobilier, qui compte 133 immeubles.
«McGill a déjà un déficit d’espace de 38 000 m2, avec la croissance que l’on anticipe dans les 20 prochaines années, c’est 100 000 m2 qu’il va nous manquer », souligne Olivier Marcil.
Vendredi, un sommet sur l’avenir du Mont-Royal aura lieu à Montréal. On y débattra, entre autres, de l’avenir de l’hôpital Royal-Victoria, mais aussi de celui de l’Hôtel-Dieu. L’édifice patrimonial construit en 1861 qui abrite l’hôpital et dont la fondation coïncide avec celle de Montréal sera vendu pour financer le nouveau CHUM. «Nous avons deux très gros actifs sur la montagne, qui appartient à tous les Montréalais. McGill est heureuse d’être engagée dans cette discussion», souligne M. Marcil.
Qu’adviendra-t-il des autres édifices du CUSM?
Le CUSM songe actuellement à l’avenir des bâtiments adjacents à l’hôpital Royal-Victoria qu’il possède. La somptueuse maison Ravenscrag (Institut Allan Memorial), qui loge actuellement le département de psychiatrie du CUSM, garderait une vocation en santé mentale.
Même chose pour les anciennes étables de la maison, qui abritent actuellement les ressources humaines. L’ancienne maison du gardien du cimetière du Mont-Royal (le Gate House) pourrait aussi hériter d’une vocation en santé mentale.
Le CUSM ne sait pas encore ce qu’elle fera de l’aile Est de l’hôpital Royal-Victoria, où sont situées ses cliniques externes.
Après l’ouverture du site Glen, le CUSM a aussi décidé de vendre l’Institut thoracique de Montréal, l’Hôpital de Montréal pour enfants.
Le CUSM espère empocher 177 millions $ avec la vente de ces deux hôpitaux et du Royal-Victoria.